français
L’analyse des parties prenantes
anglais
Stakeholder Analysis, Stakeholder Mapping

À cause de l’influence qu’ils peuvent avoir sur le déroulement ou l’acceptation d’un projet, il est parfois nécessaire d’analyser les attitudes et les points de vue des personnes, entreprises, institutions ou organismes extérieures au projet mais qui seraient néanmoins touchées ou affectées — les Stakeholders.

Nota : par la suite, on emploiera la locution ‘acteur’ ou ‘partie prenante’ pour traduire Stakeholder, même si ces traductions sont incomplètes par rapport au sens anglo-saxon du mot.

La typologie des acteurs

La première tâche consiste à inventorier les différents acteurs autour d’un projet et de déterminer leur attitude potentielle. Le Mind Map est un bon outil pour ce faire.

Le travail d’analyse à la suite permet de déterminer où, quand, et comment, il pourrait être nécessaire d’intervenir auprès de ces acteurs, ou si — dans le cadre du projet — leurs dires et soucis peuvent être ignorés, ou se doivent d’être écoutés avec attention.

Les gestionnaires de projet parlent généralement de quatre types d’acteurs principaux :

  • les acteurs primaires [Primary Stakeholders] : ceux qui sont touchés le plus directement, de manière positive ou négative, par un projet
  • les acteurs secondaires [Secondary Stakeholders] : ceux qui sont influencés ou touchés indirectement par ce projet
  • les acteurs tertiaires [Tertiary Stakeholders] : les autres, ceux qui sont le moins atteints et concernés par un projet
  • les acteurs clés [Key Stakeholders] : ceux qui ont une influence prépondérante et conséquente.
Vers une cartographie des acteurs
illustration de matrice de Mendelow
Exemple de matrice 2×2

On emploie une matrice simple 2×2, comme suit : d’abord nous déterminons les axes les plus pertinents, puis on positionne les acteurs sur cette matrice. Les axes n’ont pas besoin d’avoir des échelles précises ; il faut placer les acteurs relatifs des uns des autres.

Différents axes sont possibles :

  • influence / pouvoir
  • intérêt / pouvoir
  • au courant ⭤ ignorant / soutien ⭤ opposition
  • impact / pouvoir

La matrice ci-contre, appelée Matrice de Mendelow, permet non seulement de placer les parties prenantes sur des axes selon l'intérêt qu'elles portent au projet ou l'influence qu'elles peuvent avoir sur son déroulement, mais le schéma suggère ensuite le comportement à adopter par rapport à l'acteur.

illustration de matrice de Mendelow
Exemple de matrice ‘Intérêt / Pouvoir’, aussi appelée matrice de Mendelow

Un autre modèle, appelé le Modèle d’influence, propose un diagramme de Venn composé de trois dimensions : Légitimité (A), Pouvoir (B), et Urgence (C).

illustration de matrice de Mendelow
Diagramme de Venn composé de trois champs — le ‘Modèle d’influence’. Fond jaune : légitimité ; fond magenta : l’urgence ; fond bleu : le pouvoir.

Une fois placé sur le schéma, on peut déterminer le comportement à avoir envers les acteurs.

Les différentes zones sont décrites comme suit :

  • A : Les parties prenantes discrétionnaires : parce que ces acteurs possèdent peu d’urgence ou de pouvoir, ils ont peu d’influence, toutefois, ils peuvent avoir des revendications légitimes.
  • B : Les parties prenantes passives : parce que ces acteurs ont du pouvoir mais pas de légitimité ni d’urgence, il est peu probable qu’ils s’impliquent lourdement.
  • C : Les parties prenantes exigeantes : ces acteurs possèdent peu de pouvoir et de légitimité mais peuvent faire beaucoup de bruit afin qu’on s’occupe d’eux rapidement.
  • AB : Les parties prenantes dominantes : ces acteurs possèdent à la fois le pouvoir et la légitimité, mais pas d’urgence ; ils ont tendance à avoir des attentes légitimes qui doivent être adressées en cours de projet.
  • BC : Les parties prenantes dangereuses : ces acteurs ont du pouvoir et un sentiment d’urgence, mais ne sont pas trop concernés par le projet ; de ce fait, ils ont un pouvoir de nuisance s’ils sont ignorés.
  • AC : Les parties prenantes à charge : parce que ces acteurs ont des besoins urgents et des enjeux légitimes mais sans pouvoir réel dans le projet, ils peuvent s’appuyer sur un autre groupe afin de se faire entendre.
  • ABC : Les parties prenantes de référence : parce que ces acteurs possèdent à la fois le pouvoir, la légitimité et l’urgence, ils ont le plus de poids et d’influence.
  • Ailleurs : Les autres : ces acteurs peuvent être retirés du champ. Ils ne possèdent ni pouvoir, ni légitimité, ni urgence dans le projet.
Les suites...

Une fois ce travail d’analyse achevé, nous utilisons le résultat pour régler notre comportement envers les différents parties prenants : qu’il faut tenir au courant, qu’il faut convaincre, qu’il faut écouter, qu’il faut éviter...

Pour en savoir plus
Stakeholders Map, Service Design Tools
Voir aussi
Matrice 2×2
SWOT

Dernière mise à jour : 2020.09.19